Ils sont nombreux: des critiques musicales (qui étaient sa principale source de revenus), un traité d’instrumentation et d’orchestration et à la fin de sa vie, ses mémoires.
Tous ces textes étant largement disponibles, je vous propose de vous présenter ces œuvres à travers le regard de Camille Saint-Saëns (« regards sur mes contemporains écrits et articles rassemblés par Yves GERARD éditions Bernard Coutaz »)
Le critique musical:
« … Berlioz a été, sans conteste possible, le premier critique musical de son époque, en dépit de la singularité parfois inexplicable de ses jugements; et pourtant la base même de la critique, l’érudition, la connaissance de l’histoire de l’art lui manquait. Bien des gens prétendent qu’en art il ne faut pas raisonner ses impressions. C’est très possible, mais alors il faut se borner à prendre son plaisir où on le trouve et renoncer à juger quoi que ce soit. Un critique doit procéder autrement, faire la part du fort et du faible… Berlioz ne faisait la part de rien, que de la satisfaction ou de l’ennui qu’il avait éprouvé dans l’audition d’un ouvrage… Et cependant, malgré tout cela et bien d’autres choses encore, il a été un critique de premier ordre, parce qu’il a montré ce phénomène unique au monde d’un homme de génie, à l’esprit délicat et pénétrant, aux sens extraordinairement raffinés, racontant sincèrement des impressions qui n’étaient altérées par aucune préoccupation extérieure... » (p.103-104)
Le traité d’instrumentation et d’orchestration:
« … S’il est une qualité qu’on ne peut refuser à ses œuvres, que ses adversaires les plus acharnés ne lui ont jamais contestée, c’est l’éclat, le coloris prodigieux de l’instrumentation…
C’est grâce à lui (le traité d’instrumentation et d’orchestration) que toute ma génération s’est formée, et j’ose dire qu’elle a été bien formée. Il (Berlioz) avait cette qualité inestimable d’enflammer l’imagination, de faire aimer l’art qu’il enseignait. Ce qu’il ne vous apprenait pas, il vous donnait la soif de l’apprendre, et l’on ne sait bien que ce qu’on a appris soi-même... » (p.101-102)
Les mémoires:
« … Et c’est parce qu’il se prenait pour Faust et pour Hamlet, qu’il s’est peint, dans ses mémoires, sous les couleurs les plus fausses, prétendant haïr les hommes, lui que la moindre marque de sympathie touchait jusqu’aux larmes. Il ne haïssait que le profane vulgaire, comme Horace, comme tous les artistes et tous les poètes. » (p.98)