L'homme

Johan Barthold Jongkind (jong kind ... jeune enfant !)

Est-ce le fait d'être huitième d'une famille de dix enfants ? Ce grand artiste, novateur, est un homme très sociable. Aussi, les moments de solitude qu'il vivra seront des moments de grande souffrance.

C'est un homme très attachant. Renoir dit de lui qu'il n'a jamais rencontré caractère plus gai. D'autres le dépeignent comme un Don Quichotte de joyeuse humeur, un homme simple, timide, écorchant abominablement le français. Quand, en 1860, alors qu'il est au plus bas, une vente aux enchères est organisée à Drouot pour aider leur ami et 90 peintres proposent leurs tableaux. L'on peut lire sur le carton d'invitation :

"AVERTISSEMENT"

La Collection que nous offrons aux amateurs

se compose exclusivement d'oeuvres données

par leurs auteurs dans le but de venir en aide

à un de leurs amis, artiste distingué,

célèbre même, et qu'une maladie lente a jeté

dans une position difficile ...

Heureusement, après des années de détresse, il est entouré par ses pairs, ces artistes qui l'admirent, et par sa famille d'adoption. Mme Joséphine Fesser, épouse d'Alexandre Fesser et mère du petit Jules, offre à Jongkind la chaleur d'un foyer jusqu'à la fin de ses jours. Bien sûr la cohabitation n'est pas toujours facile : Jongkind se plaint de sa santé, se sent persécuté. Mais ensemble, Joséphine (peintre elle aussi) et Jongkind s'installent pour peindre les lieux qu'ils visitent, s'attardant dans des musées, des monuments patrimoniaux, et aimant à faire bonne chère !

C'est aussi un homme libre : il n'appartient à aucune école, ne cherche pas à être un maître.

Jongkind est un des plus grands peintres de son temps, reconnu, copié même. Il connaissait sa valeur mais ne cherchait pas les honneurs. Il a vécu de son art, à l'écart du monde parisien et des "bourgeois" dont il se méfiait, préférant être un "paysan dauphinois" rencontrant et croquant les "petites gens", accompagné de son mouton et parfois d'une tourterelle.